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FRANÇAIS, VOUS ÊTES PUNIS ! (Psychopathologie du confinement 5)

22

mai

punition

 

L’interdiction depuis le début du confinement des plages, des forets et de la montagne était déjà aberrante. Ce ne sont vraiment pas des lieux où le risque de se contaminer était le plus élevé. Le confinement absolu est mortel à la longue, non seulement en raison des vraies relations qu’il interdit, mais parce que la sédentarité, le manque d’activité physique sont très mauvais et facilitent allègrement le surpoids et l’obésité : bien des gens déplorent n’avoir d’autres occupations que faire la cuisine et manger. L’interdiction des parcs, forets, plages, etc., est punitive : encore une fois, il ne faudrait pas que certains s’amusent pendant que d’autres courageux luttent contre la maladie ou triment pour approvisionner la population. L’heure est grave, il n’y a pas de quoi rire, défense de s’amuser et si votre musique est trop forte, la police débarquera pour vous demander de vous taire. Si vous n’avez pas le formulaire réglementaire (une auto-autorisation) vous aurez une amende (salée) et si vous récidivez, vous finirez confinés en prison. Quant au fait de nous empêcher d’aller aux obsèques de nos proches, c’est un châtiment d’une cruauté infinie

Le déconfinement s’annonce du même acabit : on vient d’étendre le pouvoir de verbalisation : ce n’est plus seulement la police ou les gendarmes mais les agents de sécurité, les retraités de la police qui pourront vous infliger des amendes. Vous n’irez pas à plus de 100 km de chez vous sauf à avoir un motif impérieux pour le faire : il ne s’agit pas de vous balader, d’aller voir vos enfants ou vos petits-enfants, vos amis, votre amant ou amante ou que sais-je, toute personne qui a le malheur d’habiter un peu loin de chez vous. Votre médecin n’aura pas le droit de vous prescrire le traitement qu’il juge approprié à votre cas si vous êtes malade, car au cas où vous ne le sauriez pas : sa liberté de prescription est administrativement rognée depuis des lustres (imaginez qu’il se mette à vous prescrire du médiator !) et en plus l’hexachloroquine a été interdite de prescription en ville. (J’ajoute que Raoult ne me fascine pas du tout, que ses études sont imprécises et peu « scientifiques », mais que le Plaquénil est un médicament peu coûteux, prescrit sur ordonnance, c’est-à-dire pas n’importe comment, et que de toute façon, pour l’instant il n’existe aucune alternative, c’est ça ou attendre que ça passe.)

La question est de savoir pourquoi nous punit-on, pourquoi nous prend-on pour un délinquant si notre jogging hebdomadaire s’aventure au-delà du kilomètre assigné, si l’on se risque à aller jusqu’à l’Ehpad de son parent pour lui parler par la fenêtre ?

La réponse, en partie au moins, ne requiert pas d’avoir fait dix ans d’études de psychologie : on nous punit parce que le gouvernement ne s’est pas puni de n’avoir distribué aucun masque ni fait aucun test. Maintenant que l’on sait que c’est la seule façon de traiter l’épidémie : protéger, dépister, isoler les gens contagieux en l’absence d’un traitement efficace ou d’un vaccin. Cela a réussi à l’Allemagne et la Corée (du Sud).

Le confinement a été réalisé d’abord par ignorance de la marche du virus (c’est pardonnable), mais ensuite parce que l’on n’a pas su prendre les mesures nécessaires pour traiter cette épidémie, c’est-à-dire la faire passer, et acquérir une immunité collective. En l’absence de traitement curatif ou préventif, seule l’immunité collective nous protège, il faut donc avoir été atteints par le virus, en être guéris (plus de 95% des cas), tout en en protégeant les sujets à risques : les gens âgés ou atteints de polypathologies.

C’est en raison de tout cela que nous sommes punis, mis au piquet, devant accepter que nos libertés les plus élémentaire soient rognées et que nous sommes traités d’une façon infantile : on nous félicite pour notre civisme, notre acceptation courageuse du confinement d’un côté, et on nous menace d’encore plus d’amendes de l’autre, si l’on venait à enfreindre les règles édictées. Rappelons que dans bien d’autres pays, il n’y a pas ce recours systématique à la police, pas besoin d’auto autorisations juridiquement ineptes, pour faire comprendre aux citoyens où se situe leur responsabilité collective. Malheureusement, resté enfermé ne sauve aucune vie, cela soulage juste le personnel hospitalier débordé par notre impréparation.

 

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